> Stendhal – Le Rouge et le Noir
"Le Latin"
Proposition pour une leçon
Qui n’aurait pas lu Le Rouge et le Noir depuis longtemps se souviendrait cependant de Julien Sorel comme du précepteur engagé pour apprendre le latin aux enfants de Monsieur et Madame de Rênal. Cette compétence apparaît d’emblée attachée intrinsèquement au personnage qui, après Verrières, part au séminaire, suivre des études de théologie ; elle fait écho au « noir » du titre et au destin ecclésiastique de Julien. Séminariste, futur prêtre, Julien connaît le latin, il a la maîtrise de cette langue ancienne, mais aussi des connaissances littéraires ou historiques et des compétences – la mémorisation et la récitation - qui lui sont associées. Tout cela semble normal. Mais les choses se compliquent du fait de l’excellence de Julien Sorel dans ce domaine. Antoine Berthet, héros d’un fait divers et l’un des modèles de Julien, séminariste comme lui, possédait aussi ce savoir sans qu’aucune source ne mentionne un talent particulier. Le génie de Julien n’est donc pas un détail anodin et hérité mais bien un fait significatif voulu par Stendhal et cela d’autant plus étonnamment que l’auteur gardait un fort mauvais souvenir de ses études latines, cet apprentissage ne menant pour lui qu’à l’extinction de toute réflexion personnelle. Ce point de vue sur le latin était d’ailleurs partagé par beaucoup de pédagogues dès la fin du 18ème siècle et ils recommandaient d’en limiter l’enseignement[i]. Et pourtant, dans Le Rouge et le Noir, le latin est présent partout, bien au-delà des leçons données aux petits de Rênal, bien au-delà des conversations entre gens d’Eglise. On ne peut que remarquer une tension entre cette omniprésence du latin et le jugement négatif que porte sur lui Stendhal. En quoi cette négativité associée au latin va-t-elle permettre de construire le personnage principal de façon contradictoire et de poser les lois d’un bon et mauvais usage de la parole ?
Plan
1- La légende de Julien le latiniste
2- Le latin ou l’opacité
3- Le latin ou la contrepoétique de la parole
1- LA LEGENDE DE JULIEN LE LATINISTE
a- Un savoir élitiste
Une connaissance du latin comme celle de Julien Sorel est quelque chose de peu partagé en 1830. Mme de Rênal s’étonne : « Vous savez le latin ? » (p. 76), et pour rivaliser avec ce jeune homme qu’il vient d’employer M. de Rênal cherche en vain à mobiliser quelques souvenirs : « Il était tout occupé à chercher dans sa mémoire quelques mots latins… M. de Rênal cita un assez grand nombre de prétendus vers latins » (p. 82) Même au séminaire de Besançon, rares sont ceux qui ont la maîtrise de ce savoir. On n’y trouve que « des êtres grossiers qui n’étaient pas bien sûrs de comprendre les mots latins qu’ils répétaient tout le long de la journée » (p. 257) La culture savante accorde à Julien une « incontestable supériorité » sur son entourage, elle lui vaut « le titre de Monsieur », faisant antithèse avec ses origines paysannes et l’illetrisme d’un père, elle lui permet de s’arracher à la médiocrité de sa condition. Julien obtient une épaisseur et une reconnaissance grâce au latin Cette reconnaissance est due à la « force institutionnelle »[ii] de cette langue ancienne, mais le roman quitte souvent le chemin de la rationalité pour attribuer au latin un pouvoir presque magique. Julien est présenté pour la première par une phrase prononcée par M. de Rênal : « C’est un jeune prêtre, bon latiniste » (p. 57) L’erreur est révélatrice… Si l’habit ne fait pas le moine, le latin fait le prêtre, avant même les sacrements. Le jeune latiniste se voit paré d’une aura prodigieuse, « il sait le latin comme un ange », il est une « merveille », un « prodige » et suscite une « admiration qui durera peut-être un siècle »(p. 136). Julien devient un personnage de légende grâce au savoir.
b- La clé d’un monde
Que le latin soit revêtu de pouvoirs magiques, la suite du roman le prouve. Le latin est véritablement un sésame, un outil dynamique qui va ouvrir à Julien toutes les portes. A quatre reprises, la récitation latine (ou la conversation en latin avec l’abbé Pirard au chapitre I,25) va être mise au rang d’épreuve qualifiante au terme de laquelle, Julien sera accepté et accueilli favorablement. La première de ces démonstrations est à l’entrée chez les Rênal (p.81), la deuxième chez Valenod « Cette seconde épreuve mit le comble à sa gloire (p. 213), la troisième chez l’évêque de Besançon » « Julien récita l’ode toute entière, d’un air modeste ; ce qui frappa l’évêque fut que Julien ne sortait point du ton de la conversation » (p. 294) et la quatrième à l’hôtel de La Mole face à l’académicien des inscriptions (p.344). L’académicien cherche vraiment à « embarrasser » Julien tout comme les examinateurs du séminaire avaient cherché à le piéger en l’interrogeant sur un auteur profane, Horace. Car le latin dont il est question dans Le Rouge et le Noir est essentiellement le latin de l’Eglise catholique, celui qui est caution de la moralité de celui qui le parle. La victoire de Julien se matérialise par le cadeau des 8 volumes de Tacite que lui fait l’évêque ou par le regard que lui adresse pour la première fois Mme de La Mole. De façon moins immédiate, le brio des récitations latines, preuves éclatantes de ses facultés de mémorisation, explique que le marquis confiera plus tard à Julien le secrétariat de la conspiration ultra. Car il serait faux de dire que Julien n’est qu’un singe savant quand il récite, son duel avec l’académicien permet de révéler que Julien a « des idées que (son)interlocuteur n’avait lues nulle part » (p. 344), la récitation fait valoir de réelles qualités.
c- Une construction ironique du personnage
La science latine de Julien facilite indubitablement son parcours dans la haute société mais il ne s’agit pas pour autant d’une caractéristique entièrement positive. Ce domaine d’excellence est en même temps un savoir dévalué (« Ils en riaient » p. 213), dérisoire (« Ce jeune homme ne sait que le latin et l’écriture sainte » dit l’abbé Pirard au marquis p. 301) pour lequel les grands n’ont une admiration que superficielle. Et quand cette admiration est sincère, c’est qu’elle est naïve, émanant des enfants ou des domestiques de M. de Rênal. L’amplification mythologique était donc bien signe d’ironie. « Maître de latin » (p. 570) est une position infâmante que le marquis de La Môle n’imagine pas pour le mari de sa fille. D’autre part, le latin est un savoir d’un autre temps qui dénonce l’anachronisme de ceux qui le parlent. « Le marquis irrité contre le temps présent se fit lire Tite-Live » (p. 377) Si le latin charme tant les nobles, employeurs de Julien, c’est qu’il est l’écho d’un monde disparu et qu’ils voudraient cependant restaurer. Et Julien si bon latiniste soit-il doit constater qu’il ne parle pas la langue de son temps, celle des salons, celle que parlent les jeunes gens fréquentant l’hôtel de La Môle et avec qui il est en constant décalage. Même si c’est le vieux chirurgien-major qui l’a enseigné à Julien, le latin est anti-héroïque, il confine le héros à l’intérieur de l’église ou de la salle d’étude, il l’éloigne du terrain glorieux de l’action. Enfin, si le savoir latin de Julien le fait rechercher à Verrières, il n’est que l’enjeu d’un concours de vanité provinciale et l’équivalent des deux beaux chevaux normands de Valenod. Le latin n’est propre à construire qu’un héroïsme problématique. Et une légende ironique.
T : Si le latin contribue à élever Julien, à le faire progresser socialement, c’est aussi parce que Julien ne se confond pas naïvement avec e savoir qu’il possède, il le tient à distance pour mieux l’utiliser. Autrement dit, dans Le Rouge et le Noir, le latin n’est pas une fin mais un moyen, un instrument que Julien va savoir utiliser au-delà des récitations pour montrer que sous le faux brio il y a un vrai génie.
2- LE LATIN OU L’OPACITE :
a- Parler latin pour se cacher
Au séminaire de Besançon, le latin est la langue du secret, qui permet à Julien et à l’abbé Pirard de communiquer sans crainte des espions, « Incedo per ignes, répondit Julien (j’ai des ennemis cachés) »(p. 274). Parler latin est donc une façon de dissimuler le contenu des échanges mais aussi les réelles intentions, la personnalité de celui qui s’exprime fréquemment dans cette langue. Quand Julien parle latin, c’est-à-dire quand il récite, il ne dit rien de personnel. Le discours latin impersonnel qu’entendent les employeurs de Julien est l’envers du discours intérieur haineux que seul entend le lecteur. Le latin est donc le symptôme d’une parole impossible, d’une parole muselée car Julien est en milieu hostile, noble et ultra. Il n’y a pour lui que deux options : parler latin ou bien se taire. A la fin du livre I, Julien a un entretien avec l’abbé Chélan qui veut le voir quitter Verrières sans délai. « Entendre, c’est obéir, répondit Julien, avec une mine de séminaire ; et il ne fut plus question que de théologie et de belle latinité » (p. 304) L’orientation de la discussion vers le latin montre que si Julien ne veut pas s’opposer franchement à l’injonction de l’abbé, il va cependant lui désobéir. Il parle latin comme on ment.
b- La stratégie de l’ambitieux
On en vient donc facilement à comprendre que le latin est l’un des éléments du masque que porte Julien et l’une des modalités de la parole hypocrite. Son perfectionnement dans cette langue se fait dans un but concerté « Pour gagner le vieux curé Chélan, duquel il voyait bien que dépendait son sort à venir, il avait appris par cœur tout le Nouveau Testament en latin » (p. 67). Cette bible, il la récite comme on récite un rôle. Le latin participe à lui créer une image propre à le faire agréer . Le latin doit aussi être strictement maintenu dans son cadre de langue de l’Eglise, comme si jamais des païens ne l’avaient parlé. Pour cela, il faut faire savoir ostensiblement que l’on ne connaît pas Horace. « Il répondit en fronçant le sourcil :- Le saint ministère auquel je me destine m’a défendu de lire un poète aussi profane » (p. 82). Profane, peut-être, mais aussi attirant car Julien le lira en cachette, « à l’insu de ses camarades » (p. 286)
c- Parler latin pour mystifier
Julien trompe donc son entourage quand il parle latin. Dans certaines circonstances, on peut aller jusqu’à dire qu’il s’en moque franchement et la démonstration de son talent de latiniste permet une véritable inversion du rapport de domination. La récitation chez Valenod en offre une parfaite illustration. Si certains des invités rient de « l’étrangeté » des propos de Julien, le texte insiste bien davantage sur le regard critique, distancié que Julien porte sur son public : « Julien regardait la figure enluminée des dames ; plusieurs n’étaient pas mal… Quand ces sots se lasseront-ils d’écouter ce style biblique, auquel ils ne comprennent rien… Julien se lassa » (p. 213) Nous entrons là dans la comédie. Ce n’est plus Julien Sorel, c’est un personnage de Molière, c’est Sganarelle du Médecin malgré lui mystifiant Géronte dans la scène 4 de l’acte II. Car, que ce soit écoutant Julien qui récite exactement sa bible ou les enfants qui déforment affreusement leur catéchisme, le couple Valenod et ses invités ne comprennent rien à ce qu’ils entendent et portent Julien aux nues « Ils allèrent jusqu’à parler d’une pension votée sur les fonds communaux, pour le mettre à même de continuer ses études à Paris » (p. 214) C’est donc bien Julien qui mène le jeu, le singe savant se moque de son public en flattant ses goûts conformistes. « A propos d’une fleur, Julien cita quelques mots des Géorgiques…façons » (p. 411) Et quand Stendhal utilise le mot « gloire » pour qualifier les succès de Julien, son ironie vise moins le récitant que les badauds qui l’admirent. On pourrait aller jusqu’à dire que le latin a un pouvoir discriminant, permettant de faire un tri parmi les individus : il y a ceux qui sont naïvement captifs du prestige du latin et ceux qui l’utilisent en toute conscience.
T : Le latin est donc l’une des seules armes de Julien Sorel pour faire son chemin dans la société. Mais si le personnage l’instrumentalise à son avantage, le narrateur va aussi s’en servir pour nous faire comprendre quel est selon lui le bon usage de la parole.
3- LE LATIN OU UNE CONTRE-POETIQUE DE LA PAROLE:
a- Une langue morte
Au séminaire Julien partage de longues conversations en latin avec l’abbé Pirard, conversations pendant lesquels on peut voir le latin vivant (quoiqu’anachronique) et permettant une communication. Mais pour l’essentiel, le latin est associé à l’exercice de la récitation où l’on dit à haute voix un énoncé écrit par un autre. En cela le latin donne l’image d’un langage figé, mort et dépersonnalisé. Et pour cette raison on peut le dire présent et absent du texte, évacué par le biais du discours narrativisé qui ne retient que l’acte de parole mais ne reproduit pas le contenu : « Julien récita toute la page (p. 81), « Il récita »(p. 213). « Acte de parole » l’expression d’ailleurs ne convient pas, car le latin n’est pas une parole, une parole orale et spontanée, c’est de l’écrit déguisé en oral. Or, chez Stendhal, les tournures oralisantes sont valorisées. Le latin lui fournit donc l’exemple d’un discours mort car usé et emprunté. Il devient le parangon de tous les discours programmés dans lesquels ne s’exprime rien de personnel, rien de transparent, par exemple les journaux, entièrement composés de « lieux communs » (p. 383) ou bien les lettres russes de Korasoff. Ces discours sont facilement repérable par l’emploi du mot « style » : « on eut pu dire en style de roman qu’il n’avait plus rien à désirer », « une lettre, chef d’œuvre de style écclésiastique »En faisant une si grande place au latin dans son roman, Stendhal dénonce un monde dans lequel la parole, franche, libre et spontanée n’a pas sa place, un monde dans lequel les employeurs de Julien apprécient la science latine de Julien parce qu’elle est l’inverse d’une parole vraie et polémique « Pourvu qu’on ne plaisantât…raisonner de tout » (p. 351-352) Les articles de la poétique de la parole stendhalienne se déduisent donc par contradiction de ce qu’est le latin.
b- La latinisation du texte
Stendhal va d’ailleurs se servir du latin d’une autre façon pour invalider certains propos tenus par les personnages du roman. On trouve à plusieurs reprises dans Le Rouge et le Noir la locution adverbiale latine « etc. », souvent pour abréger une énumération ainsi désignée comme discours creux. Penchons-nous sur deux exemples. La lettre de madame Rênal dénonçant les mauvaises intentions de Julien est ainsi abrégée « Il laisse après lui le malheur et des regrets, etc., etc. ,etc., » (p. 590) Une autre façon moins policée eut été de dire « Et blablabla et blablabla ». La lettre de Mme de Rênal est donc latinisée, marquée comme un discours à considérer avec méfiance, et nous apprendrons d’ailleurs qu’il s’agit d’une lettre dictée, une lettre dont l’épistolière n’est pas réellement en accord avec le contenu. La latinisation transforme la parole en un discours calculé pour produire un effet, c’est un marqueur de discours insincère. A la page 626, le narrateur rapporte au discours direct ces mots que Mathilde adresse à Julien à la veille du jugement : « Ils désirent vous voir humilié… Si vous dites un mot devant vos juges, tout l’auditoire est pour vous, etc., etc. » Dans ce cas, ce n’est pas la sincérité de la jeune femme qui est en cause mais le caractère inutile, vain de sa parole alors que Julien a pris la décision de mourir. La latinisation souligne que ce qu’elle dit est décalé, à contretemps, anachronique.
c- « Peu suffit à qui comprend »
Au latin étant attachées des connotations négatives, les citations en cette langue sont rares dans Le Rouge et le Noir. L’une pourtant a une importance capitale, en ce qu’elle définit un bon usage des mots, mais cette fois directement et non plus par image inversée. Au séminaire, l’abbé Pirard prononce ces mots « Intelligenti pauca », que l’on peut traduire par « Aux intelligents peu suffit » ou « Peu de mots suffisent à qui comprend » (p. 251). Le principe de prudence de l’abbé est aussi un principe d’ « économie stylistique »[iii], un principe qui prescrit de rester dans l’allusion. Il faut ne jamais peser, ne jamais être lourdement explicatif, ni emphatique. Cette phrase est aussi un contrat de lecture. Ainsi se trouve remotivée la dimension de secret et de complicité qui existait entre Julien et l’abbé Pirard. La même connivence doit exister entre Stendhal et son lecteur. C’est un renversement vers une opacité positive, celle de l’allusion entre un auteur et les happy few qui compose son lectorat. A propos des idées du philosophe Philippe Vane, nous lisons «L’idée la plus utile aux tyrans est celle de Dieu, lui avait dit Vane… Nous supprimons le reste du système comme cynique » (p. 383). Cette phrase est deux fois intéressante : la phrase de Vane pourrait être qualifiée d’ « anti-latine » car elle énonce une opinion, qu’elle constitue une prise de position dangereuse, à mille lieues du conformisme ultra et de l’énoncé appris. D’autre part, le commentaire, pour ne pas être obscur, nécessite qu’il existe une grande connivence entre le narrateur stendhalien[iv] et son lecteur et que ce dernier saisisse que les propos de Vane ne sont pas supprimés comme cyniques mais signalés comme justes et vrais.
Le latin est donc quelque chose qui va contribuer à construire le personnage de Julien Sorel et qui va lui ouvrir les portes de la société. Si l’on excepte les passages du roman où le latin sert à renforcer la couleur écclésiastique – au séminaire, avec l’abbé Pirard ou l’abbé Chélan- cette langue fait l’objet d’une double instrumentalisation. Elle est tout d’abord l’arme de l’ambitieux qui, par sa connaissance du latin, va à la fois impressionner son public et s’en cacher. Par ailleurs, le narrateur stendhalien va en faire un usage toujours teinté d’ironie et l’équivalent de tous les discours faux, vains, calculés et mystificateurs. On pourrait même aller jusqu’à dire que derrière cette image du latin se cache la manière majoritaire de parler en 1830. De cette critique, nous déduisons comment il faut parler, de façon spontanée, presqu’improvisée, autonome, transparente et économe. Au principe de transparence il existe cependant une exception, et Stendhal retient de l’obscurité du texte latin un hermétisme domestiqué à travers la pratique de l’allusion.
FV
[i] J’emprunte cette information au livre de Françoise Waquet : Le latin ou l’empire d’un signe XVIe-XXe siècle, Albin Michel, 1998
[iv] Dans cette partie, je semble hésiter entre les désignations d’auteur et de narrateur. Chez Stendhal, c’est un point particulièrement compliqué. Je n’insiste pas car là n’est pas le sujet de la leçon mais on peut lire les articles « narrateur » et « auteur » du Dictionnaire de Stendhal pour s’y retrouver