Méthodes : L'Etude Littéraire

maupassant.jpg> Maupassant - Contes du jour et de la nuit

"Un Lâche"

"Un Lâche" est la huitième nouvelle d'un recueil, Les Contes du Jour et de la Nuit qui utilise souvent la mort non pas seulement comme un simple dénouement au récit mais aussi comme un élément de l'intrigue. Ainsi peut-on tisser un lien entre "Le Vieux" ou une famille vit dans l'attente toujours trompée de la mort d'un vieil homme et "Un Lâche" où le vicmote de Signoles va vivre de difficiles heures dans l'attente de son duel. Comme le vicomte de Signoles et comme son autre personnage Georges Duroy, Maupassant a fait l’expérience du duel. Si cette pratique se raréfie au 19ème siècle, elle a encore ses adeptes tels que Dumas ou Hugo. Dans la nouvelle « Un Lâche »,  au duel attendu se substitue un suicide. Ce suicide est-il ce qui fait du personnage un lâche, comme semble l’indiquer le titre ? Un examen attentif du texte semble au contraire nous inviter à prendre nos distances par rapport à cette première interprétation. Nous montrerons donc que l’apparent questionnement sur la lâcheté cache d’autres enjeux et que la nouvelle va s’articuler autour d’une réflexion sur conscience, volonté et nécessité.

 

 

1- Le Trajet narratif : qui nomme le lâche ?

 

a - Une transformation simple


D’une façon qui est propre au genre de la nouvelle, l’action de « Un Lâche » repose sur une transformation simple. Alors que le héros vit d’abord  heureux, tranquille, dans le bien-être moral le plus complet, la fin du récit le voit connaître des tourments qui vont mener au suicide. L’action est donc d’ordre psychologique. L’état d’impassibilité morale et physique affichée par Signoles est une valeur revendiquée dans toute la suite du récit. Les témoins du duel eux-mêmes doivent être les plus posés, ce qui confirme que cette impassibilité est l’article d’un code d’honneur prônant la maitrise de soi et du monde. Le trajet narratif fait passer Signoles d’un enjeu lié à la représentation à un enjeu lié à l’être. Ce conflit est particulièrement présent dans la dernière page de l’œuvre : Signoles s’inquiète encore de la tenue noble et calme qu’il faut mais est aussi parcouru par une inquiétude ontologique plus profonde Pourtant il était brave… Il était brave puisque… Ce basculement de la vie à la mort est évidemment rendu plus sensible par la présence d’un phénomène lui aussi propre à la nouvelle, celui de la concentration. L’action est entièrement centrée sur Signoles, ne dure qu’un peu plus de 24h et est pour l’essentiel circonscrite à la demeure de ce dernier. La crise n’en est que plus intense.

 

b - L’orientation mystérieuse du titre

 

Dans les commentaires de l’édition du Livre de poche, Francis Marcoin désigne les nouvelles du recueil comme à peine titrées. En effet, le titre d’ « Un Lâche » est d’une grande simplicité, que ce soit sur le plan sémantique ou syntaxique, il est presque trop limpide. Fausse piste, piste égarante, il va se révéler pour qui veut y réfléchir un peu, éminemment complexe. Daniel Grojnowski propose dans son essai sur la nouvelle d’examiner comment l’on comprend le titre avant, pendant et après la lecture. Cet exercice est en effet intéressant dans le cadre de notre étude. Avant d’entamer la lecture, « Un Lâche » nous semble désigner un type moral condamnable, pendant la lecture nous nous demandons à quel personnage cette épithète va s’appliquer. Dans les premières pages, elle ne semble pas correspondre à Signoles qui provoque le duel, et cela même si son zèle à réparer l’honneur des dames peut sembler suspect. La fin du récit offre plus de possibilités : il pourrait être le lâche qui fuit dans la mort… Mais il existe cependant d’autres suspects : l’homme qui préfère ignorer l’offense faite à son épouse par exemple. Et que dire des insultes que lui jetteraient les lâches s’il affichait sa peur pendant le duel. Qui sont ces lâches ? Des hommes qui n’affrontent pas les tourments intérieurs qu’il vit lui-même à ce moment ? C’est la question que l’on se pose une fois le livre refermé. L’épithète peine donc à se poser sur la tête d’un seul des personnages. Qui est lâche ? Si la question se pose, c’est aussi que Maupassant a fait le choix de l’article indéfini. La table des matières du recueil nous montre qu’il s’agit là d’un choix qui ne reflète pas sa propre norme. Pourquoi un ? L’article indéfini permet une mise en débat car il maintient au-delà de l’acte de lecture une indétermination. Signoles est-il un lâche parmi d’autres ? Est-il un exemplaire significatif de lâcheté ? Nous voyons bien que ces propositions ne sont point satisfaisantes. Essayons d’approfondir l’analyse en confrontant ce titre aux enjeux d’une nouvelle.

 

c - Une apparente condamnation morale

 

Le titre de la nouvelle témoigne d’un jugement moral extrêmement stigmatisant. Nous comprenons que pour Signoles cette possibilité de lâcheté qu’il sent en lui est un traumatisme. Aussi le texte est-il parcouru de répétitions lexicales opposant les deux adjectifs lâche et brave. Mais qu’en est-il du narrateur ? Et qu’en est-il de Maupassant ? Autrement dit, ce titre reflète-t-il vraiment le point de vue et l’opinion de l’auteur ? Et le but de la nouvelle est-il de faire une démonstration à partir du titre et de prouver qu’un comportement tel que celui de Signoles fait de lui un lâche ? Nous ne le croyons pas et pensons au contraire que ce titre invite à une mise à distance. En effet, l’enjeu de la nouvelle est-il d’établir en quelques pages un tableau du déshonneur ? Certainement pas. Les nouvelles de Maupassant montrent une vision critique de l’homme et de la société, le « beau »  Signoles n’est pas épargné par l’ironie du narrateur mais nous nous situons alors davantage dans le registre du ridicule que dans celui de l’infamie. Et si c’est idéaliser que de refuser de voir Maupassant en censeur moral, reste un argument. Si nous comprenons le titre comme l’abrégé du jugement catégorique « C’est un lâche », « Signoles est un lâche », il ne reste rien à penser au lecteur. Et la nouvelle au contraire a pour essence de faire bref et en dire long (Pierre Mertens). Elle refuse donc l’achevé et le catégorique et le titre porterait alors un point d’interrogation en creux. Soit il nous inviterait à nous interroger « Est-ce être un lâche qu’agir comme Signoles ? » soit il exprimerait un point de vue qui, pour Signoles, est celui qui seul compte, le point de vue du beau monde, ce monde représenté dans la nouvelle par le pronom on. On en parlerait, on l’approuverait, on le féliciterait. Ce n’est donc pas Maupassant qui nomme le lâche… parce que la question de la lâcheté est très complexe. Le titre témoignerait alors du triste triomphe d’une espèce de doxa mondaine que ne gênent pas les jugements hâtifs et catégoriques.  Ce qui ne mérite pas une moindre méditation de la part du lecteur.

 

Transition : Si le titre de cette nouvelle vise donc à maintenir une indétermination quant à la lâcheté, il n’en reste pas moins que le vicomte de Signoles va passer du statut de celui qui porte beau à celui qui s’effondre avant le duel. Dans une seconde partie, nous montrerons comment va s’effectuer cette transformation.

 

 

2 - Prendre conscience, prendre corps

 

a - Un être inconsistant


Au début de la nouvelle, Signoles nous est présenté par une description rapide et marquée par l’ironie. S’il n’est pas le seul personnage du recueil issu de la noblesse, son nom et son titre sont soulignés et s’étalent sur la page comme par raillerie puisque dans une époque qui n’est plus monarchique, ces caractéristiques-là peuvent sembler archaïques, à la manière d’ailleurs du duel. La pratique est encore existante en 1884 mais l’addition du titre et de cette revendication appuyée d’honneur fait de Signoles un personnage du passé. Il se voit en effet comme le champion des dames, fanfaronne et croit s’en sortir en jouant des apparences. Il faut être ferme. Il aura peur. Car Signoles est tout entier un être d’apparence. Sa beauté le réduit à une image et c’est sa moustache qui est curieusement qualifiée de  brave. Il semble entièrement façonné, lui qui est sans parents, par le regard réducteur du monde (l.1 de la nouvelle), monde qui lui a transmis des valeurs illégitimes le poussant à rechercher les témoins les plus célèbres, et qui par ce regard amoureux qu’il porte sur lui lui donne l’impression d’être au centre de l’univers. En témoigne la répétition obsessionnelle de lui dans la phrase C’est à lui que l’injure s’adressait… ne regardait que lui. Signoles vit donc dans un état d’inconscience que la perspective du duel va venir remettre en cause.

 

b - L’éveil de Signoles

 

Ce duel imprudemment proposé va produire chez Signoles une véritable révolution.  Tout d’abord cette perspective  va imposer une sortie de l’abstraction. Cette abstraction, on la voit dans la phrase Des cartes furent échangées, juste après l’offense. Cette tournure syntaxique gomme entièrement l’élément humain et donc la dimension émotionnelle qui pourrait s’attacher à cet événement. Le duel est encore chose abstraite pour Signoles, pièce obligatoire d’un code qu’il suit de façon aveugle. Rentré chez lui, le duel reste encore un moment une idée, quant à Georges Lamil, Signoles se demande qui est cet homme. Puis la réalité du duel va faire chemin dans sa conscience rendant son sommeil impossible, preuve la plus tangible qui soit du fait que Signoles commence à comprendre dans quoi il s’est engagé, et ajouterai-je d’autant plus facilement qu’enfermé chez lui, il n’est plus sous le regard du monde. Soustrait aux yeux du monde, Signoles perd ses repères Que vais-je faire ? Que vais-je devenir ? , ne sait plus qui il est Il se reconnut à peine et il lui sembla qu’il ne s’était jamais vu et se retrouve confronté à une réalité insensée Il examinait ces lettres assemblées qui lui paraissait mystérieuses, pleines de sens confus. .  Une phrase telle que Et ce doute l’envahit, cette inquiétude, cette épouvante ; si une force plus puissante que sa volonté, dominatrice le domptait, qu’arriverait-il ? témoigne de la dissolution de l’être à un point tel qu’on pourrait la trouver dans une nouvelle fantastique.  Signoles fait ainsi véritablement l’expérience de la nuit mystique, une expérience initiatique qui va le conduire à s’interroger sur ce qu’il est, ce qu’il veut. L’essentiel de l’action est donc contenu dans les interrogations de Signoles rapportées pour la plupart au discours indirect libre et qui font penser le personnage du statut d’être factice tout entier dans le paraître à celui d’être capable au moins d’introspection.

 

c - De la difficulté de penser

 

Ce qui va essentiellement permettre à Signoles de sortir de l’abstraction, ce sont des sensations physiques qui vont lui faire signe. Toutes ces manifestations physiques, altération du rythme cardiaque (et son cœur se mit à battre furieusement) et du rythme respiratoire (oppressé, suffocation), de la température du corps ( il avait froid, une chaleur pareille à une brûlure l’envahit) ), soif intense( il n’avait plus dans la bouche une apparence de salive) et surtout agitation et tremblements( il se sentait une sorte de frémissements, de vibration continue), décrivent une véritable crise de panique. Signoles touche à la vérité de l’être en découvrant le caractère incontrôlable des émotions. Ces émotions passent donc par le corps, par le biais de la sensation pour se faire entendre et réduisent même à un moment Signoles à un état animal. Il sentait un besoin fou de se rouler par terre, de crier, de mordre. Parallèlement à cette invasion sensitive, Signoles va essayer de réfléchir à sa situation. Le vocabulaire de l’intellection est très présent réfléchir, songeant, il se mit à raisonner, etc. mais le plus souvent les tentatives de réflexion sont mises en échec et Signoles se révèle incapable d’unir deux idées, de prendre une résolution, de décider quoi que ce fût. C’est que, comme l’observe Marianne Bury, chez Maupassant les sens barrent la route à la pensée de l’homme et limitent les capacités spéculatives. Tout son corps dit à Signoles que ce duel a été proposé de façon bien hâtive mais il n’a pas pour autant comme allié une réflexion sûre et solide qui lui permette de dénouer la situation. Il est autrement dit piégé entre ce déferlement de sensations angoissantes et l’incapacité de reprendre le dessus par la pensée.

 

Transition : A l’approche du duel, Signoles se décompose, à tel point qu’il semble ne pas cesser de vivre ce duel redouté. Il semble donc nécessaire de s’interroger sur le sens à accorder à ce duel à la fois présent et absent.

 

 

3 - Le duel a bien eu lieu

 

a - Un duel par anticipation

 

Dans la nouvelle, le duel est à la fois central et absent. Absent car Signales se suicide avant d’avoir pu affronter son adversaire. Cependant, un examen attentif du texte nous permet d’affirmer qu’en fait un duel a bien  lieu. Jusqu’à la minute de sa mort, Signoles est dans l’anticipation permanente de ce duel. Il est tout d’abord un fantasme dans lequel tout est contrôlé Quand je me battrai, disait-il, je choisirai le pistolet. Avec cette arme, je suis sûr de tuer mon homme, puis on observe un simulacre du duel quand Signoles transperce son adversaire en effigie Il prit un canif ouvert sous sa main et le piqua au milieu du nom imprimé.  Ensuite le motif du duel réapparaît à travers le dédoublement du visage regardé dans un miroir. On lit cette phrase : Il restait debout en face du miroir. Il tira la langue comme pour constater l’état de sa santé, et tout d’un coup cette pensée entra en lui à la façon d’une balle. Cette confrontation mortifère avec soi-même est suivie d’un autre dédoublement, Signoles se voyant allongé mort à la suite du duel : il se vit distinctement étendu sur le dos. Par ailleurs, chaque petit bruit annonce la détonation fatale : Le son de sa voix le fit tressaillir ; un coup de timbre lui donna une (…) suffocation.  Qualifier Signoles de lâche paraît alors bien sévère : ne serait-il pas plutôt décédé à la suite d’un duel avec lui-même ?

 

b - Les véritables enjeux du duel

 

Pour comprendre quels sont les véritables enjeux de ce duel que vit par anticipation le personnage, il faut d’abord se demander quels en sont les protagonistes. Même si Georges Lamil reste présent à la pensée de Signoles, son nom même le disqualifie pour le rôle de réel adversaire. En effet, ce nom fait clairement entendre « l’ami ». S’il n’est pas l’ennemi, ce  n’est donc pas lui que Signoles doit affronter. Le véritable adversaire est plus proche comme en témoigne la phrase déjà citée : Avec cette arme, je suis sûr de tuer mon homme. Ces deux derniers mots, ce possessif surtout, peuvent se lire comme une auto désignation de Signoles. Et ce duel anticipé ne le confronterait à personne d’autre qu’à lui-même.  Suicide et duel se confondraient alors.  Le suicide serait la défaite après  un combat mené contre soi. Car il existe deux Signoles, celui qui se confond avec l’opinion du grand monde , opinion à laquelle ses pensées le ramène toujours et celui qui, dans la panique, tente de faire émerger une pensée personnelle. Plus on avance dans la lecture de la nouvelle, plus on s’aperçoit que l’enjeu de départ (réparer l’offense faite  à une amie de Signoles et donc à Signoles lui-même) se déplace. Il ne s’agit bientôt plus pour le vicomte que d’arriver à prouver qu’il n’a pas peur. Aurais-je peur ? Il faut que je prouve que je n’ai pas peur. Le dénouement offre une réponse ambiguë. D’un certain côté le suicide peut réhabiliter le tremblant Signoles dans le sens où il est passage à l’acte, évolution de la déploration à l’action mais il permet aussi d’échapper à la plus grande crainte de Signoles, le regard de l’autre et donc est, dans ce sens-là, échec.Ce dernier mot ne met pas encore fin à l’analyse : si, envisagé de la sorte, le suicide est bien une lâcheté, ne pourrait-on pas l’envisager comme un affranchissement ? Se suicider, acte aussi stigmatisant qu’une peur affichée peut symboliser la sortie d’un système de valeurs auquel il a cessé de croire

 

c - Un duel entre nécessité et volonté

 

Le vicomte de Signoles se trouve dans cette nouvelle piégé par sa propre faute, parce qu’il confond nécessité et volonté. Le texte est saturé d’expressions qui le montrent. D’une part : volonté, il voulait y aller ; une force plus puissante que sa volonté ; il voulait se battre, etc. D’autre part : Vous allez me forcer à passer la mesure ; Il avait fait ce qu’il devait faire ; il fallait se battre ; il faut que je sois énergique, etc.  Mais Signoles commet une erreur. Contrairement à ce qu’il déclare à Georges Lamil, rien ne le force à passer la mesure. S’il y a encore des duels à cette époque, J.N Jeanneney nous apprend que c’est une pratique qui prête presque à rire, associée à l’adultère et au vaudeville. Rien de réel ne le force à provoquer ce duel et il doit le sentir confusément puisqu’en suit un sentiment de malaise, d’inadéquation entre sa proposition et la réalité. Ce duel, Signoles le croit nécessaire au nom d’un code d’honneur aristocratique désuet mais il est parfaitement contingent. Personne ne l’aurait condamné s’il avait ignoré le regard insistant de Lamil comme le fait d’ailleurs le mari de la femme. Si la nécessité avait été réelle, tout aurait été plus facile. La question de la volonté, de la faillite de sa volonté ne se poserait pas à Signoles. En effet, le dictionnaire des auteurs et des thèmes de la philosophie nous rappelle que seul ce qui est contingent est volontaire. Autrement dit, quand le malaise de Signoles, ses palpitations, ses tremblements insinuent en lui l’idée que ce duel n’est pas nécessaire, la volonté personnelle entre en scène. Obéir à la nécessité est facile car il n’y a pas alors de choix, de problèmes de conscience.  Dompter sa volonté, faire l’expérience de sa défaillance l’est moins. Le véritable duel de la nouvelle est celui qui oppose l’homme prisonnier d’une fausse nécessité à l’homme qui découvre qu’on ne peut pas tout sur sa volonté. C’est ce à quoi cette nouvelle nous incite à méditer en maintenant l’indétermination sur le motif déclencheur de l’acte fatal de Signoles. . Une clé pour cette énigme nous est peut-être donnée par la phrase suivante : La pensée qui l’effleura ne s’acheva même pas dans son esprit ; mais, ouvrant la bouche toute grande, il s’enfonça brusquement, jusqu’au fond de la gorge, le canon de son pistolet, et il appuya sur la gâchette. Le suicide de Signoles est volontaire s’il suit une pensée personnelle, mais une pensée « effleurante » est-elle volontaire et efficace ? Ou bien cette pensée s’est-elle effacée devant un réflexe qui nous amènerait à penser qu’encore une fois Signoles laisse quelque chose décider à sa place ? Le texte ne tranche pas réellement, mais un duel a bien eu lieu.

 

Conclusion

 

Le titre de la nouvelle s’assimile à une fausse piste tant son orientation épidictique semble nous pousser à nous interroger sur la valeur morale du personnage. Le véritable intérêt de la nouvelle est ailleurs, dans le conflit entre acte nécessaire et acte volontaire. Celui qui est placé sous l’égide de la nécessité n’est ni lâche, ni brave, c’est quand la volonté entre en jeu que ces mots prennent sens. Finissons cette conclusion en remarquant la parenté entre Signoles et Mathilde Loisel, l'héroïne de "La Parure", deux personnages déchus pour un honneur qui n'est peut-être qu'un faux-semblant. FV