Programme 2014 : Explication de texte

> Stendhal – Le Rouge et le Noir

Explication de texte notée 13,25/20 à la session 2014 de l'agrégation interne

Contribution de Marie-Claire Planche

Brouillon d’oral (saisie de mes notes, je n’ai pas davantage rédigé)

Ce n’est pas une excellente note, mon travail est donc à considérer avec distance.

 

Explication de texte : Stendhal, Le Rouge et le noir. Discours de Julien au tribunal, II, 41 "Messieurs les jurés… s'évanouit" pp; 629-630. Grammaire : l'énonciation

 

Intro :

Cet extrait du R&N se situe dans la 2ème partie du roman, au chapitre 41. Nous sommes proches de la résolution et tout invite à penser, dans la prise de parole de J que la condamnation est inévitable. Après avoir tiré sur Me de R dans l’église de Verrières, J est arrêté. Son « accès de folie » rapidement narré au chap 35 semble être la conséquence directe de la lettre que Me R envoya au marquis de la Mole. Dictée par son confesseur, la missive brosse un portrait sombre de J qui apparaît tout à la fois comme un hypocrite et un séducteur. C’est avec une ellipse bien connue que le départ de J pour V fut narré. Arrêté il est transféré à Besançon dans un donjon (ville d’une précédente prison, le séminaire) où il semble finalement goûter une certaine tranquillité « son âme était calme ». Mathilde lui rend visite « vêtue en paysanne » et se démène pour lui. Il peut aussi compter sur la fidélité de son seul ami : Fouqué. Le chap 40 annonce, ds le rapport avec l’avocat, la perte à venir : J refuse de plaider la jalousie. L’extrait est suivi de la sentence, après délibération des jurés et c’est une « déclaration unanime ».

 

 

Lecture

 

Objet

            Alors que le « prudent avocat (…) préparait sa plaidoirie », que son discours fut plat, contre toute attente J s’adresse aux jurés. Cpdt, nous il verrons il faut attendre le §2 pour que son nom soit mentionné.

            Le passage s’articule selon deux mouvements :

            1er mvt : discours de J §1 à 3. J fait ici une plaidoirie à charge.

            2ème mvt : reprise du récit §4. Le narrateur reprend ici la parole pour rendre compte de la suite du discours.

 

Problématique

            La plaidoirie de J succède à celle de son avocat, qualifié de prudent, à « l’éloquence plate ». Le narrateur, qui n’a pas rapporté ses propos s’est centré sur les réactions de la foule et c’est de manière décidée, « enflammé par l’idée du devoir » que J s’exprime, face à Me Derville.

            Nous pouvons ainsi nous demander de quelle manière J, en s’adressant ainsi aux jurés, ne devient-il pas le héros qu’il souhaitait. Cette prise de parole organisée ne témoigne-t-elle pas du chemin qu’il a parcouru depuis son arrivée chez les Rênal.

 

 

1er mvt

            La prise de parole de J, debout « il se leva » est marquée par une formule d’adresse « Messieurs les jurés » (cf §2). La mention des destinataires se trouve reprise l2 puis pour clore sa péroraison §3 « Messieurs ». Il sait que ce n’est pas à la foule qu’il doit s’adresser, même si sa présence constante est assidue joue un rôle capital.

                        Qui sont les jurés ? liens avec la congrégation + étrangers (ie ceux de Verrières) parmi lesquels le redoutable Valenod devenu maire de V (lettres anonymes) qui lira la sentence.

            Prise de parole justifiée, propos modulés « je croyais »

            Dès le début J rappelle son extraction, ce n’est pas celui qui fut nommé chevalier de la Vernaye par le marquis qui s’exprime, ms un paysan (cf entrée I, 6 avec sa veste de ratine violette depuis a endossé bien des habits de couleurs variées). Il fait son portrait et propose un résumé de son parcours (cf aussi §2, cf éloquence connaît les convention, il n’est pas celui qui se contente de répondre aux Q).

            Certitude de l’issue finale : « au moment de la mort », il n’est pas encore sur l’échafaud cpdt §2 « la mort m’attend » (lucidité). Pst + futur (pas de remise en cause de la sentence).

JE opp VOUS. « votre classe » (ironie cf Valenod + Moirod), « vous voyez », regard porté sur lui. Sans doute veut-il montrer qu’il n’est pas celui qu’on croit. « bassesse de la fortune », cf « âme basse » pour Valenod.

Q classes soc, ambition au cœur du roman. J n’est pas un ho bas, cf §2 « aucune grâce ».

Assurance de prise de parole « affermissant sa voix »

Mme R = mère (superlatifs), le mot peut surprendre. Fait-on d’une mère une maîtresse ?, cf fin extrait « adoration filiale », cf I, 6 « mon enfant » + souci de Me R pr son linge, l’argent. + que pft marque une forte antériorité car le temps de Verrières est révolu. Cpdt Me R espère obtenir sa grâce.

Crime, retour au pst, vivacité « mon crime est atroce » effet hyperbole ici puisque ns savons que Me R est vivante, slt blessée. Mot crime repris §3 avec un sens qui évolue.

Prémédité, italique, célérité de la narration de l’action sur son transport à Verrières semble montrer le contraire. Est-ce parce qu’il avait svt avec lui ses petits pistolets ? non, c’est parce qu’il « entra chez l’armurier du pays ». culpabilité renforcée ds hypothèse « je serais moins… »

Marques discours rhétorique : j’ai donc (conséquence), quand je serais, je vois des ho (généralisation, qui st ils, les jurés, ms aussi le public). Léger appel aux sentiments « ce que ma jeunesse peut mérité de pitié », pst pas de conditionnel, pas d’hypothèse.

J = exemplum « voudront punir en moi ». retour à la Q des classes soc. « punir et décourager » : action pr l’exemple, J pourrait-il alors être un modèle de ce qu’il ne faut pas faire. « cette classe », démonstratif, sing s’oppose au pl « de jeunes gens ».

Effet rhétorique, phrase longue qui constitue un véritable morceau de bravoure, forme de lucidité de J, cf lorsqu’il vit les yeux de Me Derville avant sa prise de parole.

« à jamais » peut apparaître ici prétentieux. Ainsi le petit paysan, fils de menuisier devenu précepteur puis secrétaire part servirait toute une génération. Même si la foule est nbreuse, le procès ne se déroule qu’en province, ds une ville froide, dominée par les forteresses espagnoles. Renvoi à la chronique judiciaire, au procès Berthet.

Ordre inférieur, opprimés par la pauvreté s’oppose à « bonheur », bonne éducation, latin, « audace » : il retrace les étapes. Une forme de bonheur à V où il échappe à son statut. 1 place à l’hôtel de la Mole où le marquis le prend en affection (indépendance pr écrire, bibliothèque). « de se mêler », comme abolition des classes et J eut cette audace, cf salons de la Mole où il a sa place, cf discours avec académicien, cf confiance pr la note secrète.

Coup de grâce oratoire : « ce que l’orgueil … société ». société, réf à la civilité, la courtoisie, l’honnête ho. Allusion aux salons de la Mole ds hôtel part au décor éblouissant où pourtant l’on s’ennuie puisque cette 2nde Restauration impose des règles de silence chez un ultra.

§3 « voilà mon crime ». quel est ce crime atroce ? Qu’est-ce qui est prémédité ? d’avoir tiré sur sa maîtresse ou d’avoir voulu s’extraire de la fange ? § qui précède invite donc à reconsidérer l’action. J ne serait-il jugé que pr son élévation ? sans doute, cf suite §. Mort de nouveau évoquée, ms de manière atténuée. « sévérité » = procès pr l’exemple, cf exécution capitale en place publique Claude Gueux 1832.

« je ne vois » regard, prise en considération du ceux à qui il s’adresse.

« jugé par mes pairs », retour au statut originel = paysan.

« bourgeois indignés », revanche sur Valenod par ex qui porte le titre usurpé de « baron ».

discours inachevé, points de suspension.

 

Bilan 1er mvt : pas sur le brouillon, je ne me souviens pas de son contenu.

 

Transition : pas sur le brouillon, je ne me souviens pas de son contenu.

 

 

2ème mvt

            Marqué par un changement de procédé énonciatif. Retour à la narration qui est cpdt un prolongement du discours.

            Durée 20 min « parla sur ce ton » ; lequel ? celui que nous venons d’entendre, celui qui s’est affermi §2, celui qui se fait accusateur.

            « tout ce qu’il avait sur le cœur » : risque de lasser. On est tjs au-delà du meurtre.

            Focalisation sur pers qui ne st pas jurés. Narrateur embrasse la salle du regard, observe, scrute les réactions variées. Avocat général : privilèges aristo, réaction vive indignation.

            Mais = opposition liée au contenu du discours « malgré le tour un peu abstrait »

            « ttes les fe » émotion la + vive, cf larmes qu’il semblait déceler ds yeux Me Derville. Généralisation, émotivité fe, un peu caricatural. Ns savons que les fe, ss dte attirées par le caractère passionnel du crime st nbreuses, les présentes st ts concentrées.

            Focalisation « Me Derville elle-même avait son mouchoir sur ses yeux » (sacrifice d’Iphigénie de Timanthe, douleur irreprésentable, ekphrasis). Possessif redoublé. Si J ne peut sensibiliser les jurés masculins, il a rallié les fe à sa cause, toutes. Me D est celle que J aurait pu séduire, hypothèse qui l’a effleuré à Vergy. Amie fidèle de Me R, perception fine de ce qui se nouait entre Me R et J, indignation.

            Évanouissement Me D renvoie à celui de Me R lorsque J la croise ds la chapelle de Bray-le-Haut. Réaction suit celles des autres fe, ms les raisons diffèrent.

            Ménager l’effet, retarder l’exp d’une passion forte, narrateur reprend la relation du discours. « Avant de finir J revint », preuve d’un discours maîtrisé, art oratoire qui témoigne de son évolution. Énumération passe des actes aux affects, contrition. Voc relève du religieux : « repentir » « adoration ».

            Tps plus heureux = bonheur §2.

            Me R clôt la narration.

            Sens points suspension ? ironie, rupture narration à cause évanouissement Me D.

            « Me D jeta un cri et s’évanouit » : mvt violent, passion forte, celle de la meilleure (la seule) amie de Me R qui a choisi d’être absente. Évanouissement traduit sans doute l’indignation de celle qui n’avait pas accepté la relation adultère. Me D incarne à elle seule Me R, elle prend en qque sorte sa place, J a trahi son amie. Passions fe = topos litt.

 

 

Ccl

            Le discours de J, au discours direct, prolongé par le narrateur offre un tableau vivant du procès. La scène, qui ménage des effets de manche, est digne d’un prétoire. Le recours à la vue, le tragique évanouissement sont dignes d’être croqués sur le vif. Le passage, qui mêle les registres, montre que J, qui a voulu s’élever, dt les rêves d’ambition ont nourri les actions gagne un véritable statut de héros que la foule, assistant à son procès accompagne, observe. Après les larmes des fe, ce seront celles des ho. Le « lisard », bon latiniste doué d’une gde mémoire est mtt doué d’une parole ferme et vive qui lui permet de tenir des propos engagés. L’orateur parvient à susciter les sentiments les plus violents, à faire défaillir les fe ou au moins une. Me D incarne Me R et Mathilde. Le roman que J croyait achevé ch 35 « mon roman est fini » amorce ici une fin certaine. La condamnation de J annoncée par Valenod est juste « se trouve justement condamné ».

 

Q dont je me souviens :

Éléments de théâtralité

Q sur le contexte historique

Drame romantique

 

 

Grammaire : l’énonciation

Q de grammaire traitée en premier, le sujet semblait s’y prêter.

 

Intro avec définition et annonce du plan

 

1- Les marques d’énonciation

            pronoms + déictiques

            incidente

            tps

 

2- Paroles rapportées

            discours direct

            discours indirect

 

3- La narration

            interventions du narrateur

            place de l’auteur

 

ccl qui permettait de glisser vers l’ET.

MCP