> François Truffaut "Vivement Dimanche"
Aborder l’étude du film au programme : les séquences
Quand on prépare l’agrégation interne de lettres, il y a tant à faire que l’on néglige souvent l’étude du film au programme, film sur lequel on « tombera » peut-être, dans plus de six mois, si encore l’on est admissible. Il y a pourtant un travail qu’il est nécessaire de faire et les vacances d’été sont le bon moment pour s’y appliquer. Quand sortiront des études sur Vivement dimanche ! elles proposeront sans doute un découpage du film en séquences. Mais ce travail, il vaut mieux le faire soi-même, pour s’approprier le film, comprendre sa structure , comprendre comment il est fabriqué et mieux le mémoriser. Si on n’a le temps de ne faire qu’un exercice sur le film, que ce soit celui-là. Et parce qu’il bon justement de le faire personnellement, je ne vous en donne qu’un début. Ce n’est pas un modèle parfait, loin de là, j’y note en vrac ce qui me paraît intéressant mais faire un tel tableau force fatalement à un visionnage beaucoup plus attentif.
Je rappelle que la séquence se définit ainsi : « ensemble de plans constituant une unité narrative définie selon l’unité de lieu ou d’action. » (cf. Précis d’analyse filmique de Francois Vanoye et Anne Goliot-Lété).
Votre tableau peut indiquer en outre si la séquence est visuelle ou dialoguée, si l’action se déroule de jour ou de nuit, s’il y a présence de musique intra-diégétique ou extra-diégétique. Demandez-vous aussi comment s’enchaînent les séquences . Il faut parfois plusieurs visionnages pour noter tout cela, la rubrique « Remarques » va elle aussi s’enrichir au fur et à mesure –il y a tant de choses à voir sur chaque plan !- mais c’est ensuite un outil de travail essentiel.
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Action |
Lieu |
Remarques |
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Séquence 1 |
Barbara se rend à son travail |
La rue (beau temps mais choix du noir et blanc= effet assez étrange) |
Notre découverte du personnage de Barbara nous la montre en mouvement, énergique et dynamique, d’une bonne humeur conquérante. 1ère citée au générique, 1ère à l’image = personnage principal. Etonnée d’être suivie par un petit chien. Musique euphorique. Barbara sort du champ par la gauche. Plan-séquence. Fondu au noir entre S1 et S2 |
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Séquence 2 à 0mn 57 |
La partie de chasse |
Un marais |
Vercel = il attend et il tue… C’est la 1ère image que nous avons de lui. Massoulier connaît son tueur. Celui-ci est vêtu d’un long manteau et d’un chapeau. Pas Vercel donc qui a veste courte et casquette. Mais création d’une ambiguïté. Fondu enchaîné qui superpose visages de Vercel et Massoulier : la victime et son meurtrier ou bien deux victimes ? Certains plans posent la question « qui regarde ? ». Vercel sort du champ par la gauche |
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Séquence 3 à 2mn 42 |
Le dragueur |
La rue |
Sert à faire comprendre que Barbara est objet de désir pour les hommes, même si Vercel ne semble ne pas s’en apercevoir. Elle n’est pas suivie que par des petits chiens. |
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Séquence 4 à 3mn 05 |
Le retour au bureau de Vercel. Dispute téléphone B/M-C, renvoi de B, arrivée de la police et 1ères questions |
L’agence immobilière (dans une impasse ou se situe aussi un salon de toilettage) |
C’est donc le conflit, l’opposition qui fait l’unité de cette séquence. A noter l’anachronisme de la machine à écrire si on la compare au téléphone. Idem pour les vêtements de B : pourraient être aussi des années 40. Les caractères se dessinent : B impertinente et plus maligne que la police (le frère curé), inquiète pour son patron, nombreux gros plans sur elle (= P.P) M-C odieuse et menteuse, V désagréable et lâche. Notre sympathie va à B |
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Séquence 5 à 6 mn 42 |
Le départ de Barbara |
La rue |
A quoi servent ces images ? Peut-être juste à nous montrer Barbara puis à nous la cacher avec des personnes qui traversent la rue. Elle n’est pas visible à Vercel. |
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Séquence 6 à 6mn 56 |
Fermeture de l’agence. 1er appel anonyme |
L’agence immobilière |
On voit Vercel fermer les grilles qu’ouvrait B dans S4, ensuite on le verra passer derrière ces grilles. Alors que ses propos le rendent de plus en plus suspect, qu’il s’enferme dans la culpabilité, Barbara le délivrera. Gros plan sur téléphone qui sonne + musique dramatique = menace mais ce sont des procédés parodiques ! |
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Séquence 7 à 7mn 47 |
Retour de Vercel chez lui. 2ème appel anonyme |
Chez Vercel |
Suite des gros plans sur les objets, après le téléphone et la machine à écrire, le magnétophone-enregistreur. |
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Séquence 8 à 9mn 03 |
La répétition du « Roi s’amuse » |
Un théâtre |
Barbara est bonne actrice. Mais de qui parle-t-elle vraiment quand elle dit sa réplique ? Rappel des origines théâtrales de la carrière de Fanny Ardant. |
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Séquence 9 à 10mn 17 |
Retour de M-C Vercel. Aveu de l’adultère et dispute conjugale. Un témoin, le badaud avec son chien (pourquoi tant de chiens ?) |
Chez Vercel |
Séquence traitée de façon théâtrale : on est dans la comédie de boulevard. La baie vitrée nous les montre comme sur une scène. Déplacements rapides, portes qui claquent. M-C appartient au type de la garce manipulatrice et enjoleuse, on devine un passé d’entraineuse dans sa façon de gérer la situation, cf. films noirs hollywoodiens (Bette Davis ?) |
FV
